Articles


LE RECAPITULATIF DE L'ACTIVITE

Appel à lecture commune : STASILAND d'Anna Funder

Je relaie ici la proposition de lecture commune de Sacha , suscitée par l'avis plus qu'enthousiaste d'Eva suite à sa lecture de Stasiland , écrit par la journaliste australienne Anna Funder. L'ouvrage est le résultat d'une enquête menée par l'auteure sur la Stasi, fondée sur des témoignages de victimes mais aussi d'agents de la police secrète de l'Allemagne de l'Est. Le rendez-vous est fixé pour le 17 juin, et les liens seront à déposer chez Sacha . J'en profite pour mettre ICI le lien de toutes les lectures communes que je propose jusqu'à fin septembre. N'hésitez pas à me/nous rejoindre pour une ou plusieurs d'entre elles !

"Une belle grève de femmes" - Anne Crignon

Image
"Parfois elles prenaient la colère et les puissants reculaient. Mais c’était pour nous qu’elles le faisaient, pour nous les enfants, auxquels elles voulaient offrir une autre condition que la leur et c’est pourquoi nous les avons tant aimées." Le hasard fait bien les choses : cette année 2024, que j’ai décidé de consacrer à la thématique du " Monde ouvrier & des Mondes du travail " est aussi celle du centenaire d’un épisode de l’histoire ouvrière auquel Anne Crignon rend hommage avec ce récit. Novembre 1924. Le Panthéon se prépare à recevoir le corps de Jean Jaurès (dont les liens innombrables avec le monde ouvrier justifient l’allusion à cet événement !). Douarnenez est le plus grand port sardinier de France. Des ouvrières qualifiées, au savoir-faire nationalement reconnu, font tourner à plein régime les vingt et une usines de la ville, assurant la prospérité de leurs propriétaires. Les ouvrières du Finistère, qui touchent 80 centimes de l’heure, sont pourtant

"Hana" - Alena Mornštajnová

Image
"Ils m’ont conseillé d’oublier parce qu’ils ne voulaient pas entendre ce que je pourrais raconter." C’est à partir de ceux de l’année 1954 que Mira, la narratrice, entame le récit de ses souvenirs. Elle a neuf ans, et vit dans la petite ville tchécoslovaque de Valašské Meziříčí. Cette année sera funeste, mais on ne le comprend pas d’emblée. Elle commence par nous expliquer que sa désobéissance lui a alors sauvé la vie, revient sur l’épisode auquel elle se réfère ainsi, une bêtise d’enfant pour laquelle sa mère la punit. Cela se conclut par la mort de ses parents et de ses frère et sœur, emportés par le typhus.  Mira est recueillie par sa tante Hana, seule à avoir survécu à la fièvre typhoïde fatale au reste de la famille. Hana a toujours été un mystère. La fillette, que sa tante effraie, la compare à un grand papillon de nuit. Toujours vêtue de noir, mutique, elle n’a jamais manifesté le moindre intérêt pour ses proches, ni même d’ailleurs pour quoi que ce soit. Lors des réun

"En salle" - Claire Baglin

Image
"Quand l'éponge passe sur le formica, elle range les miettes dans la rainure de l'extension, elle oublie les côtés, j'essaie de ne pas y penser." Claire Baglin fait entrer le fastfood en littérature… En une succession dynamique de courts paragraphes, le roman alterne entre souvenirs d’enfance focalisés sur la figure d’un père ouvrier et ceux de l’expérience professionnelle de la narratrice dans un fastfood dont l’enseigne n’est jamais précisée. Le choix des épisodes cantonne l’intrigue au monde du travail, comme s’il constituait l’essence même de la vie des protagonistes, impression confortée par les parties consacrées à Jérôme, le père, qui évoquent la dimension aliénante, obsédante, d’une activité professionnelle dont il ne parvient même pas à se détacher pendant ses vacances.  Pour cet ouvrier et sa famille, le travail est aussi ce qui les positionne dans la société, les assigne à un rang dont il faut subir les frustrations qu’il induit : la hantise du manque d

Point sur les réjouissances en cours & à venir...

Image
La communauté blogo-littéraire que je suis est en ce moment très active, et je m'en réjouis ! Au cas où certaines propositions vous auraient échappé, voici un point sur les activités en cours et à venir.  La présentation de chaque activité est accessible en cliquant sur le logo correspondant. Pour celles auxquelles je compte participer, je précise les titres avec lesquels j'ai prévu de le faire. N'hésitez pas à me rejoindre si une LC vous tente. Février-Septembre 2024 : De la saison sèche à la mousson – Littératures d’Asie du Sud-Est chez Miss Sunalee  Lectures prévues 25 mars : Révolution aux confins d'Annette HUG 4 avril : Un bref instant de splendeur d'Ocean VUONG Février-Novembre 2024 : Book Trip en mer chez Fanja Lecture prévue  15 avril : Massacre des innocents de Marc BIANCARELLI Mars 2024-Mars 2025 : Challenge marsien chez Dasola & Tadloiducine Mars 2024-Août 2025 : Lisez votre Chouchou chez Géraldine J'ai choisi de lire Virginia WOOLF , avec, pour

"Le festin" - Margaret Kennedy

Image
"Et on connait les hommes, elle disait. Ils ne pensent qu'à une chose, pauvres femmes qu'on est. J'avais envie de lui dire, tu parles ! Si tu crois que nous les femmes on ne pense pas à la même chose ! Mais qu'est-ce qu'elle en sait ? On n'a jamais dû faire la queue devant sa porte." Août 1947. La baie de Pendizack, dans les Cornouailles. La pension de vacances tenue par la famille Siddal vient d’être écrasée par l’énorme masse rocheuse qui s’est écroulée de la falaise la surplombant. Le père Bott prépare l’oraison qu’il prononcera lors des obsèques des victimes de l’accident. Au moment du drame, une vingtaine de personnes habitaient la pension, dont la plupart ont survécu. Mais lesquelles ont péri ? C’est vers la réponse à cette question que s’achemine doucement l’intrigue, qui une fois annoncée l’issue fatale, remonte d’une semaine le cours du temps. Et plus que son aboutissement, c’est au cœur même de cet acheminement que se concentre tout le sel du

"Memphis" - Tara M. Stringfellow

Image
"Si tu veux une femme bien toute la journée, il faut que tu sois un homme bien toute la nuit." Ses détracteurs reprochent à "Memphis" sa construction narrative éclatée, le fait qu’on y passe sans cesse d’une année à l’autre sans réelle logique chronologique, faisant des sauts de puce ou de grandes enjambées temporelles, qui s’accompagnent d’un changement de focus sur les personnages. Le principe même ne m’a personnellement pas dérangée. Les protagonistes mis en avant dans chaque paragraphe sont certes multiples, mais ils ne sont pas si nombreux, et puis tous font partie du même cercle familial. Il y a ainsi une cohérence tout au long du récit, chaque épisode s’inscrivant dans un même schéma d’ensemble. Et puis cette structure confère à l’intrigue une dynamique qui fait d’abord tourner les pages sans peine. Ce sont d’autres aspects du roman qui m’ont gênée. Sans doute aurais-je dû accorder mon préambule au féminin, car c’est d’héroïnes dont il est ici question, et ce