"Vers le phare" - Virginia Woolf
"Fasse le ciel que l’intérieur de mon esprit ne soit pas dévoilé." J’ai découvert Virginia Woolf il y a quelques années avec " Mrs Dalloway ", que j’ai beaucoup aimé, mais qui n’a pourtant pas réussi à me défaire totalement de l’appréhension, liée à la vague conviction de son inaccessibilité, que j’éprouve à l’idée de la lire. L’intrigue de "Vers le phare", minimaliste, orbite autour d’une certaine Mrs Ramsay, qui ressemble d’ailleurs à Mrs Dalloway. La grande maison de vacances un peu décrépite qu’elle loue avec son époux sur une île écossaise, où prolifèrent les livres et où s’entassent tables et chaises bancales ayant fait leur temps à Londres, grouille d’une multitude d’hôtes de passage. On a là, entre autres, un universitaire insupportablement poseur et condescendant, une vieille fille artiste-peintre au physique ingrat, un poète méconnu… il y a aussi les huit enfants du couple Ramsay, dont leurs filles, qui rêvent secrètement d’une vie plus indépenda